Peter van den Berg

Étude biblique

Le témoignage de Peter

Le téléphone sonna inhabituellement à 8h du matin et la voix très agitée d’un médecin grésilla dans mon oreille. C’était l’oncologiste qui m’avait ausculté le jour précédent en raison d’une grosseur qui se formait dans l’orbite de mon œil gauche. « Le diagnostic est inattendu », dit-il. « C’est une tumeur de Burkitt ! ». Je ne savais pas exactement de quoi il s’agissait, mais je présumais que c’était grave pour me téléphoner si tôt le matin !

« C’est une forme de cancer très agressive qui se propage rapidement en disséminant des tumeurs. J’ai parlé avec un spécialiste de Burkitt à l’hôpital « Shands Cancer hospital » à Gainesville, Floride. Allez au plus vite vous présenter aux urgences. L’équipe du service d’oncologie vous attend là-bas ». Lorsque je lui demandai quand exactement, il dit avec insistance : « Vous devez aller maintenant ! Dès que nous aurons terminé cet appel, vous devez partir aussi rapidement que possible ».

Tout avait commencé quelques semaines avant un voyage pour le ministère. J’avais remarqué un léger gonflement à l’œil gauche. Pensant que c’était un orgelet, je n’avais pas du tout été alarmé. Mais l’œil n’arrêta pas d’enfler jusqu’à attirer même l’attention des membres de l’équipe. À notre retour en Floride, l’œil était fermé à 80 % avec une vision double, des clignotements et des ombres, et une perte de mise au point telle que je me rendis immédiatement chez un ophtalmologiste.

Le médecin ne s’alarma pas inutilement, et déclara qu’il s’agissait d’une tumeur bénigne qui pouvait être opérée. Il fit une incision dans la paupière pour enlever la tumeur. Mais avant de l’enlever, il fit une biopsie qui s’avéra être cancéreuse. Il m’envoya chez un oncologiste dont les premières analyses montrèrent qu’il s’agissait d’un lymphome orbital typique qui répondrait bien à la radiothérapie. Il prit un rendez-vous pour moi pour des radiations et plus d’examens, et me dit qu’il y avait une partie de la biopsie originale qu’il n’avait pas encore vue et qu’il devait encore vérifier.

Le résultat de tout ceci fut son appel téléphonique urgent le matin suivant qui changea tout.

Je demandai à un ami de me conduire à l’hôpital Shands qui se trouvait à deux heures de route de chez nous. En l’attendant, je fis des recherches sur ce « Lymphome de Burkitt ». C’était vraiment une forme rare et très agressive de cancer avec un taux de mortalité très élevé. Sa caractéristique était de se disséminer très rapidement dans tout l’organisme, dans le liquide cérébrospinal et dans la moelle osseuse. Le taux de survie pour les personnes de plus de 60 ans était très bas, avec une espérance de vie de quatre ans maximum dans le meilleur des cas. J’ai 68 ans et je savais que ceci était une sentence de mort !

Ma femme et moi-même, nous étions profondément choqués, et nous avons immédiatement contacté pour prier tous ceux à qui nous pouvions penser. Nous avons également mis en place un plan pour simplifier notre situation financière.

J’arrivai aux urgences de l’hôpital Shands et je fus admis immédiatement. Pendant toute la journée, je passai des examens, y compris des scanners, des radios, des échographies et de multiples tests sanguins.

Entre-temps, la mauvaise nouvelle était parvenue à nos collègues dans le ministère ainsi qu’à beaucoup d’amis et de familles partout dans le monde. En raison de la notoriété publique de notre ministère, des centaines voir même des milliers de personnes se joignirent à nous dans la prière pour cette situation désespérée.

Lorsque les résultats des nombreux examens arrivèrent, il n’y avait pas encore assez d’éléments pour confirmer le diagnostic. Nous devions attendre le lundi suivant pour y voir plus clair. Je suis resté à l’hôpital car le lymphome de Burkitt est considéré comme une urgence. Le lundi, le médecin revint, disant que la pathologie montrait sans aucun doute qu’il s’agissait d’un Lymphome de Burkitt. Il fallait commencer immédiatement le traitement de chimiothérapie le plus extrême qu’il soit avec un temps de récupération extrêmement court entre les sessions. Il dit que ce traitement était accompagné de beaucoup d’effets secondaires qui me rendraient très malade. Étant un peu familiarisé avec la chimiothérapie je savais ce qui m’attendait. Quelques recherches en ligne confirmèrent que les effets secondaires seraient extrêmes – certains pourraient durer longtemps, d’autres pouvaient même être mortels.

À ce stade ma fille me demanda ce que je ressentais en recevant le diagnostique d’un cancer agressif avec une espérance de vie très restreinte. Je pensais à la situation et lui répondit du fond du cœur.

« Cela fut un grand choc tout aussi bien pour ta mère que pour moi – et nous a ébranlé au plus profond de notre être car dans notre société, le mot cancer est considéré comme un synonyme de maladie et de mort. Mais malgré cela, j’ai une confiance profonde et je ressens un calme inexplicable au-dedans de moi qui ne dépend pas du fait que je resterai en vie ou pas. Cela n’est pas raisonnable pour ma pensée qui se pose plein de questions mais je sais que c’est l’œuvre du Saint-Esprit car je n’ai pas naturellement cette capacité ».

La chimiothérapie débuta avec sept produits chimiques puissants, certains d’entre eux mortels. Une surveillance constante de tous les organes vitaux fut assurée pendant la première injection. L’injection fut lente au début et augmenta toutes les 30 minutes après avoir vérifié que je la supportais. Je me préparai intérieurement au drame qui m’attendait et m’endormis tout de suite ! On me réveilla trois heures plus tard pour me dire que tout avait été injecté ! Ils m’avaient injecté tout si rapidement que les produits pharmaceutiques n’étaient plus disponibles pour les deux heures suivantes. Je n’avais rien ressenti.

Cela fut le premier signe qu’une bonne chose était sur le point d’arriver. Evangeline, ma bien-aimée, me dit qu’elle avait prié pour que mon cas soit atypique … et c’est exactement comme cela que tout commença.

Au cours de cette semaine de chimiothérapie continue, il devint évident que tout se passait bien. À ce stade, je n’avais aucun effet secondaire. Je refusai même de prendre des médicaments contre les nausées car je n’en avais pas besoin. La chose la plus étonnante fut que la tumeur dans mon œil gauche, assez grande pour toucher mes lunettes et qui avait fermé l’œil complètement, se mit à diminuer incroyablement et disparut en seulement trois jours. La chimiothérapie fonctionnait vraiment à merveille et une infirmière fit le commentaire que ceci était « inhabituel ».

Après la première session de 100 heures, je me sentais toujours très bien. Le personnel bien intentionné dit que je me sentirai sans doute malade lorsque je retournerai à la maison. Mais c’est exactement le contraire qui arriva et je pus prêcher pendant trois jours la semaine suivante dans notre école d’évangélisation à Orlando.

La deuxième session se passa également très bien. Et malgré les avertissements que je me sentirais sans doute malade cette fois-ci, je n’eus aucun effet secondaire.

Lors de la première séance de chimio, ils forèrent un trou dans ma tête et fixèrent quelque chose appelé un «réservoir Ommaya», qui permit d’injecter des produits chimiques directement dans le liquide céphalo-rachidien et cérébral (une destination commune pour le lymphome de Burkitt). À cette époque, ils retirèrent un peu de liquide céphalo-rachidien pour tester les cellules cancéreuses, et merveilleusement, les résultats furent négatifs ! Voilà ce pour quoi nous et tant d’autres, avions prié.

J’étais entouré de sourires et nous avons de nouveau pu voir la main du Seigneur à l’œuvre. L’infirmière qui avait parlé d’une situation « inhabituelle » pendant la première session, changea son analyse et la qualifia d’ « étonnante » !

Je retournai de nouveau à la maison pour une phase de récupération de deux semaines, et la maladie tant de fois prédite à l’avance ne se matérialisa pas. À mon retour pour la troisième session, les médecins me dirent qu’ils feraient de nouveau des examens pour voir à quel stade était le cancer. Nous avons décidé que s’il n’y avait plus de cancer, nous organiserions une « fête de reconnaissance à Jésus ».

Lorsque je suis arrivé dans le service de cancérologie pour cette troisième session de cinq jours, je fis une expérience émouvante.

Beaucoup d’infirmières et d’infirmiers vinrent me saluer, le sourire aux lèvres, riant et me serrant la main. Je leur dis alors que leurs patients devaient se réjouir de revenir avec un tel accueil. Ils murmurèrent : « Cela n’arrive en général pas car les autres sont déprimés ou en colère et amers d’être ici, mais vous êtes différent ! ».

Je leur répondis que ce n’était pas moi mais Jésus en Moi. Il faisait toute la différence.

J’ai oublié de mentionner qu’à partir de la deuxième session jusqu’à la fin de mon traitement, j’avais tant d’énergie que l’équipe m’amena un vélo d’appartement et pendant chaque session, je grimpais des collines sur mon programme aléatoire en faisant un total de 56 km. Et il n’y avait toujours pas d’effets secondaires, ce qui poussa l’infirmière à rectifier son observation en la qualifiant d’« incroyable ! ».

Il était maintenant vraiment évident que quelque chose d’extraordinaire était en train de se passer. J’étais impatient de montrer que Jésus est Celui qui exauce les prières bien que je ne pouvais pas moi-même expliquer exactement comment cela fonctionnait. Plus le temps passait sans effet secondaire, plus les autres reconnaissaient que Dieu était à l’œuvre.

Le samedi matin, alors que je m’apprêtais à quitter l’hôpital après la troisième session de chimiothérapie de cinq jours, je me sentais mieux qu’après les deux sessions précédentes. Je décidai de rouler moi-même en voiture jusqu’à la maison. Un des médecins l’apprit, et hochant la tête incrédule, il dit qu’il n’avait jamais vu un patient rentrer seul en voiture à la maison après cinq jours de chimiothérapie – et encore moins pour un voyage de deux heures. Je souris simplement et dis que Jésus était certainement à l’œuvre !

Ces rapports furent envoyés aux nombreuses personnes qui priaient avec la demande de continuer de prier car leurs prières étaient efficaces ! Et cela n’était pas un coup de publicité mais plutôt un témoignage de ce qui se produisait jour après jour.
Entre la troisième et la quatrième session de chimiothérapie, on me fit le scanner TEP (tomoscintigraphie par émission de positons), qui devait révéler l’importance du cancer et qui serait décisif pour les traitements à venir.

J’eus un appel téléphonique de l’assistant du médecin qui me donna un résumé du scanner. « C’est un très bon rapport. Un très, très bon rapport. Même le radiologiste a dit que c’était un scanner incroyable. La maladie n’est pas totalement éradiquée mais presque. Un très bon rapport ! ». Il me souhaita ensuite un bon prochain voyage missionnaire en Afrique.

Je ne pus m’empêcher de penser que le dernier appel téléphonique que nous avions reçu d’un médecin dans ce contexte datait de neuf semaines en arrière et avait été l’équivalent d’une sentence de mort.

À ce stade-là, tout le processus peut à merveille être décrit par les propos de l’infirmière qui améliora son analyse en disant : « Vous êtes un miracle en devenir ». Toute la gloire revient à Jésus !

Je me rendis dans la ville de Blantyre au Malawi et prêchais comme à l’accoutumée lors de la Conférence « Fire » aux côtés de Daniel Kolenda. À la fin de l’événement, je me sentis heureux, reconnaissant et privilégié – mais pas fatigué ! Pas mal, vu que j’aurais dû être en chimiothérapie cette semaine-là. Incroyable ? Oui, Jésus était assurément à l’œuvre !

À mon retour, je retournai à Gainesville dans l’hôpital « Shands Hospital » pour ma quatrième session de chimiothérapie. Mais d’abord, j’avais un rendez-vous avec le médecin en chef pour commenter son examen du récent scan TEP. Comme je l’avais soupçonné, l’analyse montra que le cancer ne pouvait être vu nulle part. On me dit qu’après un scan TEP sans trace de cancer de lymphome, ils faisaient habituellement encore une session pour en être sûr. Cela me porterait à un total de quatre sessions. Pourtant, le médecin dit qu’il n’y avait pas de données qui conseillent de faire moins de six sessions complètes pour le lymphome de Burkitt. Mais après avoir parlé avec un collègue et regardé d’autres données, elle recommanda de faire la session 4 et puis une de plus pour terminer. Ce serait cinq en tout. Et à partir de ce que je pouvais rassembler, cela ne s’était jamais fait auparavant avec le lymphome de Burkitt. C’était vraiment miraculeux !
À la fin de la quatrième session de chimiothérapie, lorsque l’équipe de médecin me vit, ils répétèrent que tous les tests sanguins étaient parfaits. Puis ils me dirent de me laisser prendre en photo en bas des escaliers à côté de l’immense « cloche annonçant la rémission totale » et de la poster en ligne.

Je demandais si cela devait être fait avant la dernière séance de chimio. Ils dirent : « Oui, parce que le scan est déjà clair et la dernière séance est maintenant seulement prophylactique ». Il y avait des sourires tout autour, car cela n’était pas le discours habituel donné aux patients de lymphome de Burkitt qui ont plus de 60 ans.

Inutile de dire que nos cœurs débordaient de joie et de reconnaissance envers notre Sauveur pour Son intervention à mon égard. Evangeline et moi-même, nous avons dévalé les escaliers ensemble pour faire sonner la cloche « Rémission totale ». Un moment vraiment plein d’émotions. Je me saisis de la poignée en bois et frappai la cloche avec tant de force que mes tympans ont presque explosé ! Avec un large sourire, je lui dis dans le vacarme tonitruant : « C’est le son de la vie ! »

Peu de temps après, je partis pour notre campagne d’évangélisation CfaN à Tema, au Ghana. Comme vous pouvez l’imaginer, je me réjouissais de cet événement de tout mon cœur !

À nouveau, immédiatement après mon retour en Floride, je fis le voyage en voiture de deux heures jusqu’à l’hôpital cancérologique de Gainesville où j’avais rendez-vous avec le médecin en chef qui me soignait. Elle regarda tous les résultats des examens et dit : « Votre cas dépasse toutes nos attentes médicales ! Un cas extraordinaire ! ».

Un travailleur social qui avait été chargé de « me réconforter et de m’aider » se tourna vers le médecin et dit : « J’étais venu pour l’aider. Mais d’avoir été dans cette pièce m’a aidé moi-même » !

Tous ces commentaires étonnants sont directement à attribuer au travail incroyable de l’équipe médicale de l’hôpital Shands, et certainement à l’intervention miraculeuse de Dieu. Je remercie le Seigneur d’avoir rendu mon cas atypique.

Pendant les derniers jours de la session finale de chimio, beaucoup de membres du personnel médical vinrent dans ma chambre pour me saluer et reconnaître que mon cas était incroyable et miraculeux.

Le caractère insolite de ce qui m’était arrivé, me revint aux oreilles après la remarque que fit une des infirmières. Elle raconta qu’elle travaillait dans ce service de cancérologie depuis deux ans et que j’avais été le cinquième cas de Lymphome de Burkitt pendant cette période mais que j’avais été le premier à repartir guéri. Non seulement cela, mais je quittai l’hôpital plus tôt que d’habitude ! D’autres patients avaient passé les cinq mois avec six sessions mais ensuite devaient revenir après quelques mois pour six sessions supplémentaires. Elle ajouta qu’un patient n’était pas revenu mais était allé à l’hospice. Je lui répondis : « C’est vraiment miraculeux n’est-ce pas ? » Elle acquiesça simplement de la tête et les larmes aux yeux m’étreignit encore une fois.

Voilà l’empreinte digitale de Dieu ! Il est à l’œuvre et j’en suis le bénéficiaire étonné mais reconnaissant.

D’une sentence de mort au son de la vie, par la grâce de Dieu.

Peter Vandenberg