The Prodigal Son

Pâques

La parabole qui pointe vers la croix

Aujourd’hui, à l’approche de notre plus importante fête chrétienne – Pâques – j’aimerais partager quelques pensées sur l’histoire du « Fils prodigue ». Vous avez peut-être déjà entendu cette histoire, peut-être même des milliers de fois. Peut-être avez-vous grandi dans un milieu chrétien et connaissez-vous ce récit par cœur. J’aimerais vous mettre au défi de continuer votre lecture pendant les prochaines minutes, car vous allez voir quelque chose que vous n’avez jamais vu auparavant.

L’histoire du « Fils prodigue » (celle qui est représentée sur la célèbre toile de Rembrandt) a été racontée à l’origine par Jésus dans Luc 15.

« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : ‘Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir’. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche » (Luc 15:11-13).

Le frère cadet de cette histoire a fait quelque chose de très inhabituel. Il a essentiellement dit : « Père, je sais que tu n’es pas encore mort, mais je ne peux pas attendre plus longtemps. J’aimerais recevoir mon héritage maintenant ». Le père n’avait aucune obligation de se conformer à cette demande déraisonnable mais étonnamment, il fit ce que son fils demandait. Il partagea ses richesses et en donna la juste part à son fils cadet. Quelques jours plus tard, le fils prit tout son argent et quitta le village. Il alla dans la grande ville. Bien que la Bible ne donne pas beaucoup de détails sur ce qu’il fit là-bas, elle dit qu’il « dissipa son bien en vivant dans la débauche ». Cela signifie qu’il vivait dans l’insouciance. Il vivait dans l’instant présent. Il vivait au jour le jour. Quelle terrible façon de penser et de vivre ! Elle est incroyablement égoïste et irresponsable et elle mène exactement là où elle a conduit le fils prodigue.

« Lorsqu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans ses champs garder les pourceaux. Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait » – (Luc 15:14-16).

La faim est une motivation puissante.

Ce jeune homme se retrouva complètement démuni. Il avait dilapidé sa fortune. Tous ses amis l’avaient quitté. Et, pire encore, il y avait une famine dans le pays ! Voilà où mène ce genre de mode de vie irresponsable. Le verset 14 nous dit qu’il se trouva « dans le besoin ». Comme nous pouvons le voir, son mode de vie égoïste laissa ce jeune homme vide et dans le besoin. Après avoir dépensé chaque sou, il était plus affamé que jamais – et la faim est une motivation puissante. Il dut donc trouver de plus en plus de moyens de se satisfaire. Il toucha le fond lorsqu’il fut forcé de prendre un travail terrible – nourrir des pourceaux et vivre avec eux dans la porcherie. 

Bon, je sais que cela semble peu attrayant pour tout le monde. Mais pour un garçon juif religieux, vivre avec des porcs était l’image ultime de la souillure et de la saleté. Il était tombé dans un endroit très sombre – physiquement, financièrement, relationnellement et spirituellement. Non seulement il vivait parmi les cochons, mais le verset 16 dit qu’il languissait de se rassasier de leur nourriture. Mais même alors, il ne pouvait satisfaire sa faim. Enfin, après avoir dilapidé tout ce qu’il avait, il toucha le fond et n’était toujours pas satisfait !

Je rencontre tant de gens qui sont dans cette porcherie, se gavant de choses les plus viles, dans une tentative de satisfaire le désir profond de leurs cœurs. Mais peu importe leurs efforts, ils sont toujours seuls, désespérés et insatisfaits. Ils ont faim de choses que personne n’a pu leur donner.

Comment en suis-je arrivé là ?

Le voyage du fils prodigue était une spirale descendante dont il semblait impossible de sortir, jusqu’à ce qu’un jour il se réveille et se dise : « Comment cela est-il arrivé ? Comment en suis-je arrivé là ? Y a-t-il de l’aide pour moi ? ». C’est à cet endroit – au fond du gouffre – que les gens commencent à chercher une issue. Certaines personnes se tournent vers la drogue ou l’alcool. Certaines personnes ont des pensées meurtrières et de haine. Et d’autres encore se tournent vers le suicide à ce stade.

Comment sortir de cette situation ?

Alors, que faire lorsque nous nous trouvons dans cet endroit sombre ? Et bien, l’histoire du fils prodigue nous donne la réponse :

« Étant rentré en lui-même, il se dit : ‘Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires’. Et il se leva, et alla vers son père … » (Luc 15:17-20a)

Il est écrit « qu’il rentra en lui-même ». C’est le moment que chaque personne a besoin de vivre. Un moment de lucidité. Un moment de sobriété. Un moment où vous vous dites : « Attendez une minute. Qu’est-ce que je fais ici ? Qu’est-ce que je suis devenu ? Qui suis-je ? Pourquoi est-ce que je vis de cette façon ? Il doit y avoir quelque chose de mieux et quelque chose de plus dans cette vie ! ». Et c’est exactement ce que fit le fils prodigue. Il décida de s’humilier et de retourner auprès de son père. Il offrirait de devenir l’un des serviteurs de son père.

Le père se languissait du retour de son fils.

C’est ma partie préférée de l’histoire. Tandis que le jeune homme se trainait d’un pas lourd vers la maison, il redoutait le moment où il se retrouverait face à face avec son père. Il s’inquiétait tellement de la réaction de son père face à sa vie insouciante et immature. Pendant ce temps, le père était assis sur le perron de la maison, le regard perdu dans la direction où son fils s’en était allé. Chaque jour, il était assis là à regarder, à souhaiter, à attendre, à espérer qu’un jour son fils reviendrait. Enfin, il vit la silhouette de son fils apparaitre à l’horizon, et ce vieil homme ne put plus se contenir. Il se leva d’un bon et courut accueillir son fils !

« … Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa ».Luc 15:20b

C’est la scène dépeinte sur cette peinture de Rembrandt. Le père se penche les mains ouvertes pour recevoir le fils. Quelle belle image de réconciliation, d’acceptation, de pardon, de grâce et de miséricorde ! Le père n’est pas en colère. Il ne porte pas de jugement. Il n’est pas amer ni rancunier. Il est un bon père, plein de compassion pour les enfants qu’il aime.

Toutes les choses dont le fils prodigue s’était tant inquiété n’étaient plus qu’un mirage. Le père ne le réprimanda pas, ne le punit pas, ou ne l’envoya pas vivre avec les serviteurs. Chaque jour où ce jeune homme avait vécu dans l’enclos à cochon, le père était assis sur le perron de la maison, à l’attendre pour qu’il revienne à la maison ! Mais ce n’était pas tout. Le père ne l’accueillit pas à contrecœur. Il le serra dans ses bras, l’embrassa et le combla de cadeaux.

De qui s’agit-il réellement dans cette histoire ?

C’est ici que j’ai vu quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant. Normalement, l’attention particulière de cette histoire est mise sur le fils et cette histoire est connue populairement comme l’histoire du « Fils prodigue ». Pourtant, je ne pense pas que Jésus ait voulu que l’accent soit mis sur le fils. Depuis le début, je pense que cette histoire était censée être celle du père. Remarquez que lorsque Jésus a commencé l’histoire (au verset 11), Il n’a pas commencé par dire : « Il était une fois un fils … ». Au lieu de cela, Jésus commence l’histoire comme ceci : « Un homme avait deux fils ... ». L’histoire ne concerne par le fils mais le père !

Je crois que Jésus a voulu attirer notre attention sur le père, qui librement, de manière extravagante et même imprudente, a déversé son amour et sa grâce sur son fils indigne ! C’est l’histoire de « l’amour déraisonnable » du père.

Un de mes passages préférés dans les Écritures est Romains 8:32 : « Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? ». Dieu a donné librement, généreusement et avec abnégation le meilleur de ce qu’Il avait pour nous. C’est de l’amour gaspillé. Si Dieu a donné Son propre Fils pour vous, vous pouvez être certain qu’Il est prêt à vous donner tout ce dont vous avez besoin.

La croix était plus qu’un symbole

Ce verset montre que la croix est la preuve ultime de l’amour téméraire de Dieu. À la croix, Jésus a accepté de subir ce que l’humanité avait de pire à offrir. Il s’est chargé des péchés du monde. Et en retour, Il a donné le meilleur de ce que Dieu a à offrir – le pardon, l’humilité, la douceur, la générosité, la fidélité, l’authenticité, le salut et l’amour. Mais, la croix était plus qu’un symbole ; c’est le moyen même par lequel Dieu est capable d’exprimer la miséricorde et la justice tout en restant complètement juste. Vous voyez, si Dieu avait simplement ignoré notre péché, cela aurait été injuste. Mais si nous recevions tous la justice que nous méritons, nous serions tous condamnés. Au lieu de cela, Jésus a pris notre punition sur Lui-même (la justice) et nous offre le pardon et la paix avec Dieu à Son compte (miséricorde).

Comme mon mentor Reinhard Bonnke a écrit à propos de la croix de Christ :

Le symbole de l’espérance

Jésus, charpentier de Nazareth, a transformé le bois de la croix et en a fait une porte ouverte sur la vie. C’est ici le cœur même de la Bonne Nouvelle – la croix a le pouvoir de nous transformer. Le moins est transformé en plus, le négatif est changé en positif. Sur la croix, les ténèbres se changent en lumière, la mort en vie, la haine en amour, les chaines en liberté, la crainte en foi, le désespoir en joie, le brisement en plénitude, l’enfer en paradis.

Le symbole du triomphe

Jésus est encore vivant aujourd’hui ! Il est ici aujourd’hui pour renverser toute malédiction et pour annuler les œuvres mauvaises de Satan. Les pécheurs sont pardonnés. Les malades sont rétablis. Les relations brisées sont restaurées. Devant la puissance de Jésus sur la croix, les forces du mal sont vaincues définitivement.

Le symbole de l’aide

C’est pourquoi la croix est le symbole ou le logo de la foi chrétienne. Elle n’appartient qu’à Jésus. Aucun fondateur ou dirigeant d’une autre religion n’oserait utiliser ce symbole, car il représente quelque chose qu’ils n’ont jamais fait eux-mêmes ! Aucun d’entre eux n’a été crucifié pour les péchés de l’humanité. Aucun d’entre eux n’est ressuscité des morts. Aucun d’entre eux ne peut nous apporter l’aide dont nous avons désespérément besoin.

Jésus ne racontait pas seulement une parabole sur un garçon juif quelconque. Il racontait notre histoire. C’est une invitation à devenir le protagoniste de l’un des plus grands drames de tous les temps. Où que vous vous trouviez aujourd’hui – que vous soyez dans un pays lointain, que vous essayiez de remplir votre âme de choses qui ne vous satisfont pas, que vous viviez avec des cochons ou que vous aspiriez à revenir à la maison – aujourd’hui est votre jour. Je prie que vous ayez ce moment de clarté comme le fils prodigue dans l’enclos aux cochons, que vous reveniez à vous et réalisiez que vous n’avez plus besoin de vivre de cette façon.

Où que vous soyez en ce moment, peu importe jusqu’où vous avez erré ou combien vous vous sentez perdu, vous pouvez rentrer à la maison aujourd’hui ! La Bible dit qu’Il y a deux choses que vous devez faire : se repentir et croire à l’Évangile (Marc 1:15).

Se repentir

Se repentir signifie faire demi-tour. Le fils prodigue a dû changer de direction : cesser de s’éloigner de son père et commencer à marcher vers la maison. Rentrer à la maison !

Croire

Croire n’est pas simplement donner un assentiment mental à une idée. Dans le contexte biblique, cela signifie « avoir pleinement confiance ». Lorsque le fils prodigue est revenu à la maison, il n’avait rien à offrir à son père à part lui-même. C’est seulement dans cette condition que nous pouvons venir à Dieu. Il ne reçoit que ceux qui se rendent compte qu’ils n’ont rien d’autre à offrir qu’eux-mêmes. Ceux qui pensent être dignes sont disqualifiés. Nous ne pouvons pas gagner le salut. Nous pouvons seulement le recevoir comme un cadeau gratuit.

« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2:8-9).

Puissiez-vous connaitre la plénitude de l’amour fou (même au risque d’être gaspillé) de Dieu en cette Pâque !

Bien à vous dans la moisson,

Daniel Kolenda, évangéliste
(avec toute l’équipe CfaN)