Étude biblique

Le combat spirituel démystifié

Si vous avez déjà fait du vélo, vous avez probablement remarqué que vous pouvez « ressentir » une côte, même si vous ne la voyez pas. Certains dénivelés sont trop peu visibles à l’œil nu. Mais vos jambes ne se laissent pas berner. Elles savent quand la progression est difficile et quand elle est facile. Elles peuvent même percevoir la moindre élévation qui résiste à leur effort.

Tout comme il y a de la résistance physique, il y a également de la résistance spirituelle. L’apôtre Paul dit aux Éphésiens : « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Éphésiens 6:12). Une leçon évidente du verset ci-dessus est que même s’il est invisible, le combat est réel. Comme lorsque nous pédalons sur une pente très légère mais réelle, nous ne voyons généralement pas les forces bien présentes qui s’opposent à notre avancée. Mais nous les sentons quand même.

Nos jambes spirituelles ne mentent pas. À ce moment-là, nous devons choisir de nous donner à fond, d’affronter et d’endurer jusqu’à ce que nous ayons terminé la course. Cette perception de résistance invisible est ce que les chrétiens identifient comme le combat spirituel. C’est comme si quelqu’un essayait de saboter leurs plans. Ou peut-être qu’ils vivent des défis inhabituels avec leurs enfants ou dans leur vie de couple qui semblent inquiétants. Ou peut-être que des maladies étranges surgissent sans cesse dans leur corps ou celui d’un être cher. Ou bien, leur entreprise ou leurs finances semblent être attaquées sans cesse. Toute cette résistance semble sortir de nulle part, et il y a une impression claire qu’elle ne vient pas du domaine naturel. Dans de tels moments de la vie, la chose à faire n’est pas toujours évidente. Voyons donc ce qu’est vraiment le combat spirituel et nous en tirerons une certaine sagesse sur la façon de s’y préparer.

La terminologie

Comme beaucoup de termes utiles, l’expression ‘combat spirituel’ n’apparait pas dans les Écritures en tant que telle. La formulation est plutôt enracinée dans l’utilisation d’analogies militaires scripturaires pour décrire la façon dont les disciples de Christ doivent se préparer et repousser le mal, sous forme d’injustice et de tentation. Peut-être que l’exemple le plus célèbre se trouve à la fin de la lettre de l’apôtre Paul à l’église d’Éphèse.

« Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix ; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints ».

Éphésiens 6:10-18

Un soldat dans l’ancien Empire romain mettait son équipement de combat complet avant d’attaquer l’ennemi. De même, dit Paul, nous devrions également être entièrement revêtus de l’armure spirituelle – avec les éléments défensifs et offensifs, conçus pour protéger et faire progresser notre vie spirituelle.

S’équiper !

À ce stade, vous vous attendez peut-être à ce que je fasse un commentaire point par point sur l’armure de Dieu pour montrer comment chaque pièce fonctionne spirituellement. Par exemple, les gens disent souvent que le salut est un casque parce qu’il protège nos pensées etc. Néanmoins, je ne pense pas que ce soit ce que Paul essaie de dire. Il utilise plutôt toute l’armure comme une métaphore pour nous aider à comprendre la façon dont les batailles sont menées en général. Tout comme les batailles physiques sont menées avec des armes physiques, les batailles spirituelles demandent un équipement spirituel. C’est le point principal de Paul. Ce n’est pas que la justice protège seulement nos cœurs tandis que le salut protège uniquement nos pensées. Ce genre d’interprétation emmène trop loin la métaphore.

Nous le savons parce que Paul utilise des métaphores semblables de différentes façons ailleurs. Par exemple, bien que la foi soit un bouclier dans Éphésiens, elle prend d’autres formes dans d’autres contextes. Elle est une porte dans Actes 14:27 et une cuirasse dans 1 Thessaloniciens 5:8. Le langage est souple.

Paul veut dire que tous ces éléments de l’armure sont les types d’équipements que Dieu a mis à notre disposition pour notre protection dans l’Esprit. Le combat spirituel exige de nous que nous cultivions la vie dans l’Esprit et que nous l’intégrions dans tous les aspects de notre personnalité. Cela veut dire que la vérité, la justice, la paix, la foi et le salut sont bien plus que des vertus divines. Ce sont des armes de combat spirituel. Nous avons besoin de ces vertus pour être de bons témoins mais aussi pour être des soldats efficaces. Nous devons donc, pour ainsi dire, nous envelopper de ces défenses spirituelles afin d’être prêts à combattre toutes sortes de maux.

De plus, la métaphore de Paul doit être comprise dans son contexte biblique plus large. Bien qu’il ait adapté la métaphore à ses propres fins, Paul ne l’a pas inventée. Comme Ésaïe l’a écrit :

« La vérité a disparu, et celui qui s’éloigne du mal est dépouillé. L’Éternel voit, d’un regard indigné, qu’il n’y a plus de droiture. Il voit qu’il n’y a pas un homme, il s’étonne de ce que personne n’intercède ; alors son bras lui vient en aide, et sa justice lui sert d’appui. Il se revêt de la justice comme d’une cuirasse, et il met sur sa tête le casque du salut ; il prend la vengeance pour vêtement, et il se couvre de la jalousie comme d’un manteau. Il rendra à chacun selon ses œuvres, la fureur à ses adversaires, la pareille à ses ennemis ; il rendra la pareille aux iles ».

Ésaïe 59:15-18

Encore une fois, si le casque du salut signifie que le salut est destiné à protéger la pensée du chrétien, alors pourquoi Dieu le met-Il dans ce passage ? Il n’a pas besoin de salut. Ces vertus se réfèrent plutôt à des attributs du caractère de Dieu qui prennent une toute nouvelle signification dans le contexte du combat spirituel. C’est pourquoi, il ne faut pas interpréter les différentes pièces de l’armure de façon trop stricte. Cependant – et c’est le point principal – la métaphore parle de l’intention du porteur de l’armure de vaincre le mal et l’injustice, avec une passion digne d’une guerre totale. En empruntant l’image divine d’Ésaïe et en l’appliquant aux chrétiens, Paul communique à ses lecteurs qu’ils doivent traiter le mal de la même façon que le Seigneur : comme un ennemi à vaincre complètement.

Nous sommes les enfants de Dieu dans la paix ; nous sommes aussi Ses enfants dans la guerre. Nous nous revêtons du salut, de la justice et de la foi afin de pouvoir tenir ferme contre les stratagèmes du diable alors que nous combattons les souverainetés et les autorités du mal dans le monde invisible.

La normalité radicale du combat spirituel

Pour beaucoup de chrétiens – surtout charismatiques et pentecôtistes – l’idée du combat spirituel est souvent concrétisée de façon physique. Vous verrez parfois des réunions de prières avec des intercesseurs agitant des drapeaux, soufflant dans des shofars, dansant prophétiquement, ou même faisant des gestes physiques qui ressemblent à un combat physique avec un adversaire invisible. Il est crucial pour nous de comprendre néanmoins, que la plupart des guerres spirituelles ne sont pas du tout combattues de cette façon. Le combat spirituel prend souvent la plus banale des apparences. Certaines des choses les plus destructives qu’un chrétien peut faire endurer au royaume sombre de Satan se produisent au travers d’une vie de pureté, d’actes de bonté, du pardon comme Christ pardonne, de l’humilité et de l’abnégation.

Même lorsque le combat spirituel devient extérieurement dramatique et physique, il ressemble souvent à autre chose qu’à une victoire impressionnante. Considérez par exemple l’arme spirituelle ultime : le sang de Jésus est la bombe thermonucléaire du combat spirituel qui a changé le jeu à jamais et a déjà fait de Satan un ennemi vaincu. La croix de Christ fut l’acte ultime du combat spirituel. Pourtant, elle ne ressemblait guère à une démonstration théâtrale de pouvoir militaire éternel. Au contraire, elle ressemblait à une faiblesse absolue, à une perte totale et à un échec complet.

De même, ce qui semble faible et petit à l’œil humain peut faire trembler le royaume des ténèbres. Le combat spirituel le plus efficace se produit au-delà des apparences, dans les profondeurs de notre caractère, dans la piété et le sacrifice. Mais pour l’instant, j’aimerais insister sur ce point plus fondamental.

Les shofars et les bannières ne figurent nulle part dans les Écritures comme des armes de combat spirituel. En effet, pour souligner combien le combat spirituel est pratique, considérez les armures énumérées pour nous dans Éphésiens : la vérité, le salut, la justice, l’Évangile de paix, la foi et la Parole de Dieu. Ce sont tous des attributs invisibles rendus visibles seulement par un style de vie chrétien. En effet, ils sont la racine même de la victoire dans toute bataille spirituelle. Si le message de Paul dans Éphésiens n’est pas assez clair sur ce point, considérez la façon dont il remet en contexte l’armure spirituelle dans l’épitre aux Romains.  

« Cela importe d’autant plus que vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l’ivrognerie, de la luxure et de l’impudicité, des querelles et des jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises ».

Romains 13:11-14

Notez que cette terminologie militaire est utilisée pour aborder notre propre guerre spirituelle contre le péché. J’insiste là-dessus – le combat spirituel biblique commence en nous. Ici, Paul insiste spécifiquement sur le fait que notre armure spirituelle ne protège pas seulement contre les puissances mauvaises extérieures, mais aussi contre la pratique intérieure et personnelle du péché. Paul exhorte ses lecteurs dans les deux passages à se protéger contre le mal et le péché en « portant », pour ainsi dire, une pensée juste, des actions pures et la présence réelle de Dieu.

Paul utilise un langage militaire fort par souci profond de sainteté personnelle de son auditoire (nous, inclus). Il les encourage à se préparer au combat contre la tentation. Et une fois qu’ils ont fait tout leur possible pour se préparer, il les encourage à se lever et à mener la bataille.

Se préparer ; rester prêt

S’équiper pour la bataille n’est pas une mince affaire. Les soldats modernes portent près de 30 kilos d’équipements et des missions plus longues peuvent plus que doubler cette quantité ! Inutile de dire que les gens ne font pas tous ces efforts de préparation à moins de partir en guerre. C’est vrai aujourd’hui, et c’était vrai il y a deux mille ans quand Paul a écrit aux Éphésiens. Personne ne se prépare ainsi pour faire des courses. Être équipé pour la guerre signale l’intention de combattre.

Nous nous préparons parce que nous comprenons que nous sommes dans un combat spirituel. Par conséquent, nous ne marchons pas naïvement non-armés et inconscients comme des citoyens en civil. La mentalité d’un guerrier diffère de celle d’un civil. Paul fait référence à cette mentalité de soldat quand il dit à Timothée : « Souffre avec moi, comme un bon soldat de Jésus Christ. Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé »(2 Timothée 2:3-4).

En fait, dans son contexte, toute l’armure semble être une question de préparation et d’être en alerte. Vous noterez que Paul ne précise pas les méthodes exactes pour mener un combat spirituel dans ce passage. Il insiste plutôt sur le fait que nous devrions être équipés et prêts. En fait, il ne parle pas beaucoup du combat. Sa recommandation fondamentale est de se revêtir de l’armure de Dieu, de rester prêt puis de se lever et de se battre.

Il est essentiel d’être prêts en tout temps car nous ne savons pas toujours quand une attaque spirituelle surviendra. D’autres fois, nous pouvons ne pas être en mesure de faire dès le début la différence entre une attaque spirituelle et les difficultés normales de la vie. Mais une personne prête à se battre est capable de gérer tout ce qui lui arrive. « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde »(1 Pierre 5:8-9).

Sans devenir superstitieux ou craintifs, nous restons prêts pour le combat en gardant nos cœurs et nos pensées alignés avec Christ. Parfois, nous ferons l’objet d’attaques démoniaques et d’autres fois nous nous contenterons de gérer les aléas de la vie. Nous ne saurons pas toujours les différencier mais notre préparation nous assurera que dans chaque situation, nous serons plus que vainqueurs. 

 

Le royaume spirituel est très réel et il a un impact direct dans nos vies quotidiennes. Souvent, un combat spirituel a lieu derrière nos luttes de chaque jour. Bien que le monde spirituel soit invisible, nous ne sommes pas ignorants des plans de l’ennemi. Avec la Parole de Dieu et la puissance du Saint-Esprit, nous sommes équipés pour être « plus que vainqueurs » en Christ. 

En se basant sur un enseignement sain, solide et pratique, TERRASSER LES DRAGONS montre comment le royaume des ténèbres fait obstacle à la foi, au salut, à la rédemption et à la vie dans le royaume de Dieu. Daniel Kolenda démystifie le combat spirituel pour exposer ce que l’ennemi fait dans la vie des lecteurs et ce que vous pouvez faire pour tuer chaque dragon que vous rencontrez.